La ville de La Côte-Saint-André n’a pas attendu longtemps pour honorer la mémoire du plus illustre de ses fils : moins de vingt ans après la mort de Berlioz, une plaque apposée sur sa maison natale attestait l’admiration et la fierté de ses compatriotes tandis qu’une statue en bronze, œuvre de Lenoir, était érigée en 1887 sur l’esplanade de la ville, réplique de la statue inaugurée à Paris, place Vintimille, l’année précédente.
1903
À l’occasion du premier centenaire de la naissance de Berlioz, un touchant Livre d’or fut édité pour conserver le souvenir des manifestations qui eurent lieu en Dauphiné, dont de prestigieux concerts dirigés par l’illustre chef berliozien, Felix Weingartner.
1931
Quelques notables côtois décident de se grouper en une « Association des amis de Berlioz » dans le but de préserver les souvenirs qui commencent à affluer à La Côte-Saint-André. Le président en était Joseph Charbonnel, pharmacien, petit-fils du camarade d’études de Berlioz à Paris.
1932
L’année suivante, l’incroyable survient :
une généreuse Parisienne, Mme Dumien, propriétaire de la maison natale, en fait don à la jeune association ! ...
Ce fut le premier musée Berlioz, inauguré en 1935 par le maire de Lyon, Édouard Herriot. Tous les berlioziens d’alors étaient présents, au premier rang desquels Adolphe Boschot, le grand biographe français de Berlioz, dont les travaux ont plus ou moins servi de base à ce qui s’est écrit depuis.
Pendant trente ans, les « Amis de Berlioz », malgré leur dénuement financier, n’épargnèrent pas leur peine pour maintenir vivante la mémoire du compositeur et d’abord en entretenant l’imposante maison natale.
1962
Sous l’impulsion d’admirateurs de Paris qui avaient compris que, pour se faire connaître, l’association devait sortir de son cadre spécifiquement côtois, les « Amis de Berlioz » devinrent Association nationale Hector Berlioz. Son premier soin est la promotion d’une manifestation de grande envergure : l’exécution, dans sa version intégrale du Te Deum en la cathédrale Notre-Dame de Paris le 28 mai 1963 devant 7 500 auditeurs. L’impact fut immense, car cette manifestation était relayée par la radio et la télévision, alors que Berlioz connaissait, en France, une véritable traversée du désert.
L’année suivante paraissait le premier Bulletin de liaison de l’AnHB, destiné aux adhérents qui commençaient à nous rejoindre. En 1966, l’association obtenait la Reconnaissance d’utilité publique, en hommage à son action pour le maintien et l’enrichissement du patrimoine artistique national.
1969
Le poids de plus en plus lourd de l’entretien du musée Berlioz, maison qui comptait deux siècles et demi d’âge, décida le président en exercice, M. Jean Boyer, député de l’Isère, à céder le musée Berlioz au Conseil général de l’Isère qui acceptait et entreprenait une restauration urgente et complète de la maison natale, devenue musée départemental. En 1969, pour le premier centenaire de la mort de Berlioz, l’édifice avait retrouvé tout son éclat. L’AnHB devait conserver la gestion du musée jusqu’en 1995.
L’AnHB en action
Depuis longtemps, l’association nourrissait une grande ambition : la réalisation d’une nouvelle édition critique de l’œuvre musicale et littéraire de Berlioz, cette dernière pratiquement introuvable. Dès 1965, l’AnHB prenait les premiers contacts pour la mise en route de l’édition musicale lorsqu’un comité britannique lui fit savoir qu’il assumerait ce travail, soutenu par la Fondation Calouste Gulbenkian. En plein accord avec le comité britannique, il fut convenu que l’AnHB se chargerait de l’édition critique de l’œuvre littéraire de Berlioz : cette double entreprise aboutirait à une édition monumentale de référence.
Édition littéraire - Chronologie de la parution
1968
Les Soirées de l’orchestre
Ces trois volumes annotés par le professeur Léon Guichard
Gründ, Paris, réimpression 1998
1969
Les Grotesques de la musique
1971
À travers chants
1972 - 2003
Correspondance générale de Berlioz, 8 volumes. Sous la direction du professeur Pierre Citron.
Paris, Flammarion.
1996 - 2020
Critique musicale de Berlioz (1823-1863). 10
volumes.
Éditeur général : Yves Gérard.
Directeur de publication : Anne Bongrain.
Paris, Buchet-Chastel, puis Société française de musicologie.
1979
De la musique avant toute chose
Servir Berlioz, c’est aussi, et surtout, faire entendre sa musique. En 1975, le président en exercice, M. Aimé Suzet-Charbonnel, et M. Jean Boyer, député, chargeaient M. Serge Baudo de créer un Festival Berlioz et d’en assurer la direction artistique. En septembre 1979, le premier Festival Berlioz (Lyon-La Côte-Saint-André) voyait le jour et, pendant dix ans, s’affirma comme un événement musical de taille européenne et internationale.
Une malencontreuse décision de la municipalité lyonnaise mit fin à son existence en 1989.
Révolte, désarroi, sursaut !
C’est à M. Jean Boyer, président de l’AnHB à cette époque, que nous devons le nouveau départ du Festival Berlioz, à La Côte-Saint-André cette fois. Après cinq ans de luttes menées avec une persévérance exceptionnelle, M. Jean Boyer pouvait, en 1994 annoncer la résurgence du Festival Berlioz dans la ville natale du compositeur.
L'Association nationale Hector Berlioz est présidée, depuis le 3 décembre 2005, par M. Gérard Condé.